Comment un enfant apprend-t-il?
...et comment s'en inspirer pour apprendre mieux
Dans cet article, j'aimerais appronfondir la question de l'apprentissage par l'enfant, avec l'exemple particulier de l'apprentissage des langues. J'ai déjà entamé le sujet dans un précédent article (que voici) que vous n'êtes pas obligés de lire avant celui-ci. Ni obligés de lire du tout, d'ailleurs.
Qu'est-ce qui donc fait qu'un enfant a apparemment tant de facilité à apprendre sa langue maternelle, sans passer des heures sur les bancs de l'école à se farcir des théories de grammaire et d'interminables pages de vocabulaire?
Avant toute chose, il est motivé
Eh oui. Quand on est petit, la priorité vitale absolue, c'est d'attirer l'attention et de communiquer aux adultes nos besoins. L'enfant fait tout pour se synchroniser aux gens qui l'entourent et à son environnement. Sa motivation n'a rien à voir avec le prochain examen ou une ligne sur son CV.
Je me demande comment les choses changeraient si on ne donnait à boire qu'aux élèves qui apprennent à dire "j'ai soif, j'aimerais un verre d'eau svp"... Il y a fort à parier que leur engagement serait différent :)
Un cerveau différent
Oui, le cerveau d'un enfant ne présente pas du tout le même potentiel que celui d'un adulte. On entend souvent qu'ils sont "comme des éponges". Je pense surtout qu'ils vivent dans un autre état de conscience, plus propice à l'absorption de nouvelles connaissances. Sans rentrer dans le détail ici, ce que je suggère ici c'est simplement que les objectifs d'apprentissage et le contexte influencent fortement les capacités d'un élève. Mais ce n'est rien de nouveau, on a tous fait l'expérience d'une branche qu'on a commencé à apprécier ou à comprendre quand on a changé de prof ou de classe. On sait aussi depuis longtemps qu'un stress psychologique trop marqué nuit à la concentration et à la capacité d'apprentissage. Et pourtant, nombre de nos apprentissages sont basés sur des examens, des diplômes et pour les plus jeunes, des adultes à satisfaire.
Contexte ou traduction
Sur les bancs de l'école, on passe une bonne partie du temps à comparer (traduire) la nouvelle langue avec notre langue maternelle. Au contraire, un apprentissage en immersion permet de connecter les nouveaux mots et les nouvelles phrases à un contexte. Et donc à une émotion et un souvenir particulier. Et si il y a bien une chose qui permet d'activer notre mémoire, c'est bien les émotions.
Des tas de mots qui ne servent à rien
En cinq ans d'allemand à l'école obligatoire, les élèves enregistrent et oublient des milliers de mots. Littéralement. Un jeune étudiant francophone en utilise au quotidien quelques centaines seulement, dans sa langue maternelle. Bien entendu, ce chiffre change grandement d'une personne à l'autre, mais on est bien loin des milliers de mots de vocabulaire qui sont demandés en allemand ou en anglais, par exemple.
Là aussi, un enfant qui apprend sa langue maternelle (ou quelqu'un qui s'immerge dans un pays étranger par exemple), pratiquera un vocabulaire spécifique à sa situation et des structures de phrase qui répondent à ses besoins et lui permettent de se synchroniser avec son entourage avant tout.